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Matt Damon, Cécile De France, Jay Mohr, Richard Kind, Thierry Neuvic, Frankie McLaren, George McLaren, Lyndsey Marshal, Mylène Jampanoï, Stéphane Freiss…
Dans « Au delà » Clint Eastwood croise 3 destinées, femme, homme ou enfant, à San Francisco, Paris ou Londres, qui tous confrontés à la mort voient leur cheminement stoppé par la quête du sens de leur propre vie.
Icône de la télévision, célébrée jusque sur les écrans publicitaires des grands boulevards parisiens, une journaliste a survécu au Tsunami Thaïlandais. Elle ne parviendra à se défaire du traumatisme qu’en retrouvant ses valeurs, l’enquête et l’écriture, tournant le dos à une carrière narcissique et finalement dépossédant.
Lui, à la suite d’une grave affection de la moelle épinière a développé sinon des dons de médium, du moins la faculté, par le simple toucher des mains, de percevoir et de mettre en mots, nos souffrances les plus intimes, causées par la mort d’un proche. Mais, parce que la faculté de révéler les plaies n’est pas les guérir, lui, tournera le dos à une possible exploitation commerciale de ses facultés pour explorer un mythe de son enfance, devenu son refuge d’adulte, l’écrivain Charles Dickens.
L’enfant privé de la sécurité maternelle, vivait attaché à son frère jumeau. Et quand le lien se rompt, s’obstine à le recréer. Obstination salvatrice. Rescapé de l’attentat du métro Londonien, il fera son deuil au bout de sa quête du père de substitution. Il y a des mots qui ont la force de guérir nos maux les plus profonds.
Avec une économie de moyens, un ton presque détaché, une caméra à hauteur d’homme, qui met en exergue les gestes du quotidien et leur cadre, une cuisine ici, une salle de bain où une chambre là, les déambulations insouciantes ou pathétiques des personnages, qui souligne toujours la quête d’empathie même quand charlatanisme ou cynisme sont à la manœuvre, Clint Eastwood ajoute un jalon sensible et émouvant au 7ème art. Âmes blasées, s’abstenir. Il faut parfois un tsunami c’est à dire une expérience extrême et le sentiment de notre finitude pour avoir raison de nos certitudes les plus ancrées (d’autres vies que la mienne !).
Le film est traversé de fulgurances . La mort rôde dans les couloirs d’un centre de soins palliatifs, dans le cadre paradisiaque des montagnes Suisses, lieu de rencontre et de passage de témoin entre 2 actrices solaires.
La conclusion est une sorte de clin d’œil à l’histoire du cinéma, où le conte de fée peut triompher du tragique, dans la pure tradition de Chaplin (les lumières de la Ville) ou de Guédiguian ( Marius et Jeannette) . Toujours, Eastwwod célèbre l’art, la littérature, la peinture, la musique ou la photographie et pose avec son nouveau film un jalon enchanteur.