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The homesman

24 mai 2014 par Jacques

Réalisé par Tommy Lee  Jones

Avec Tommy Lee Jones, Hilary Swank, John Lithgow, Grace Gummer, Meryl Streep…

Les vastes plaines du Nebraska écrasées sous le blizzard en hiver et la canicule en été n’ont pas tenu les promesses du rêve américain pour les pionniers qui s’emparent d’une terre à exploiter au milieu du XIX siècle, dotée d’une simple cabane en terre crue faute de forêts ou de bosquets, d’un maigre bétail victime des épidémies, de récoltes souvent ravagées provoquant d’épouvantables famines. Le colon venu souvent seul défricher son lopin de terre n’a alors qu’une obsession,  trouver en ville une femme à épouser pour la ramener dans cet enfer de précarité en lui faisant miroiter une concession juteuse, l’engrosser pour avoir une marmaille autour de soi, précocement mise au travail du champ ou du logis selon le sexe. Les visites d’un pasteur itinérant qui s’efforce de consoler ses ouailles de leurs plaies et de faire lien entre les colons au temple, n’ont pas empêché trois femmes de fermiers, issues de régions plus hospitalières, parfois depuis le Nord de l’Europe, anéanties par les conditions de  vie  frustres, de sombrer peu à peu dans la névrose ou l’autisme, des pathologies aux effets pervers, auto-mutilations purificatrices, hystérie agressive ou infanticide du nourrisson… La petite colonie décide lors d’un office de confier ces malades à un asile d’aliénés à l’Ouest, aux confins du fleuve Missouri, en Iowa.

the homesman hilary

The homesman, le « rapatrieur » relate la longue et dangereuse aventure du convoyage de ces malheureuses sous la conduite de Mary Bee Cuddy (Hilary Swank), une jeune pionnière ancienne institutrice aussi rude à la tâche que raffinée culturellement mais dont la nature dénote dans un milieu mal dégrossi, singulière dans sa communauté, qui se désespère dans l’isolement de son célibat mais attentive aux autres en raison même d’une grande piété. Moyennant la promesse d’une importante rétribution, Mary s’adjuge l’assistance d’un boucanier de l’ouest américain  Georges Briggs (Tommy Lee Jones) qu’elle délivre d’une pendaison. Le sexagénaire intriguant puni d’avoir fait main basse sur la propriété d’autrui s’engage à tenir les rennes de ce saugrenu attelage sanitaire et le fusil si nécessaire;  De toute façon, à qui d’autre se fier dans un univers aussi vaste marqué par des confrontations encore primitives entre les humains!

the homesman bataille

Traversé de quelques séquences cocasses à la manière des frères Coen, le récit de Jones se veut comme une mise en abîme du mythe de la frontière de l’ouest américain, construit sur un déni d’humanité au nom de l’idéal masculin de domination des terres, un combat que Mary l’incomprise au cœur pur partage, déséquilibrée par son obsession de vaincre un célibat illégitime. Mais sur le terreau du sacrifice de ces défricheurs, une nouvelle Amérique émerge.  There will bee blood l’avait déjà montré, les églises préparent les esprits et le monde des affaires pourra prospérer, porte drapeau d’un nouveau mythe, le progrès.  Ici, une ville nouvelle va s’édifier en plein désert source de bonus confortables pour les futurs investisseurs. Exclu de ce paysage urbain en gestation, Briggs, la canaille, au total moins égoïste que bien des nantis fera parler le feu justicier de Sodome et Gomorrhe.

the homesman incendie

 

 


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